Les attentes salariales des travailleurs au Québec connaissent une hausse notable, atteignant des niveaux historiques, selon une récente étude de la Banque du Canada et de l’Institut de la Statistique du Québec. Cette tendance pourrait représenter un défi pour les employeurs locaux, alors que les demandeurs d’emploi expriment des salaires de réservation plus élevés que jamais.
L’évolution des attentes salariales au Québec
D’après les données rendues publiques par la Banque du Canada et l’Institut de la Statistique du Québec, le salaire de réservation moyen des travailleurs a grimpé à 78 645 $, marquant une hausse de 8 % par rapport à la mesure de juillet 2022 qui s’élevait à 72 873 $. Ce niveau atteint est le plus élevé jamais enregistré dans la province. Lorsqu’on segmente les données selon le niveau d’éducation, les travailleurs détenant un diplôme universitaire affichent des attentes salariales encore plus élevées, avec un salaire de réservation moyen avoisinant les six chiffres, à 98 600 $. En contraste, les travailleurs sans diplôme universitaire affichent une moyenne plus modeste à 63 300 $. L’écart entre les sexes est également palpable avec un salaire de réservation moyen de 91 048 $ pour les hommes contre 66 068 $ pour les femmes.
Éclaircissement sur le concept de salaire de réservation
Le « salaire de réservation » désigne le montant minimal qu’un individu est disposé à accepter comme rémunération pour accepter un nouvel emploi. Il s’agit de la barre en dessous de laquelle un candidat estime que l’offre salariale ne serait pas suffisamment attractive pour accepter le poste. Autrement dit, c’est le niveau en deçà duquel un travailleur serait prêt à négocier et à accepter une proposition d’emploi. Cette mesure offre un aperçu crucial des attentes monétaires des travailleurs et de la valeur qu’ils accordent à leur travail.
Facteurs contribuant à la hausse des attentes salariales
La divergence grandissante entre les intentions des employeurs et les attentes des employés en matière de rémunération peut être expliquée par plusieurs facteurs. D’une part, les travailleurs ressentent les effets de l’inflation, ce qui accroît leurs inquiétudes concernant le coût de la vie. Les dépenses liées à l’alimentation, au logement et aux soins de santé exercent une pression continue sur les finances des ménages, incitant les travailleurs à réclamer des salaires plus élevés pour maintenir leur niveau de vie.
De plus, l’évolution des priorités des travailleurs joue également un rôle significatif. Les travailleurs sont de plus en plus conscients de la valeur de leurs compétences et de leur expérience dans un marché du travail compétitif. Les travailleurs qui optent pour un changement d’emploi ont souvent la possibilité d’obtenir des salaires supérieurs, ce qui influe sur leurs attentes en matière de rémunération.
Répercussions pour les employeurs et le marché du travail au Québec
La tendance à la hausse des attentes salariales peut poser des défis pour les employeurs locaux. Alors que de nombreuses entreprises envisagent de modérer les augmentations salariales en raison de facteurs économiques tels que l’inflation, les travailleurs expriment des attentes plus élevées pour faire face aux coûts de la vie en constante augmentation.
Les employeurs seront peut-être contraints de revoir leurs stratégies de rémunération pour attirer et retenir les talents. Cela pourrait impliquer non seulement des augmentations de salaire, mais également des avantages sociaux attrayants, comme des participations dans l’entreprise ou des opportunités de télétravail.
À retenir…
En conclusion, la montée des attentes salariales des travailleurs au Québec reflète une combinaison de facteurs économiques et sociaux. Les employeurs devront naviguer avec prudence dans ce contexte évolutif pour garantir que leurs politiques de rémunération demeurent concurrentielles et en phase avec les attentes grandissantes des travailleurs.
Sources :