Le Québec, comme de nombreuses provinces, est confronté à une pénurie de main-d’œuvre qui pousse les entreprises à recourir de plus en plus aux travailleurs étrangers temporaires. Cependant, cette solution, bien que rapide et efficace à court terme, présente de nombreux inconvénients à long terme. Compte tenu des défis associés à l’emploi de travailleurs temporaires, il devient crucial de se tourner vers l’automatisation au Québec comme une alternative plus durable et avantageuse.

L’augmentation des travailleurs temporaires : une solution à double tranchant

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le nombre de titulaires de permis du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) est passé de 17 660 en 2018 à 58 725 en 2023. Cette augmentation reflète une forte dépendance aux travailleurs temporaires pour combler les besoins critiques de main-d’œuvre dans divers secteurs tels que l’agriculture, la restauration, la fabrication, et les technologies de l’information.

Cependant, cette solution temporaire engendre des défis significatifs. Selon la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), les infractions aux normes du travail ont explosé, passant de 14 en 2022 à 111 en 2023. De plus, les lésions professionnelles ont triplé depuis 2018, soulignant la vulnérabilité et le manque d’intégration des travailleurs étrangers temporaires dans le tissu économique québécois.

Les appels à l’automatisation au Québec

Face à ces défis, la ministre de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain, a exprimé la nécessité de réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires et de miser sur l’augmentation de la productivité grâce à l’automatisation au Québec. L’automatisation et la robotisation offrent des solutions prometteuses pour pallier la pénurie de main-d’œuvre sans les inconvénients associés à l’emploi de travailleurs temporaires.

Les entreprises québécoises, avec le soutien d’Investissement Québec et de programmes de formation, peuvent adopter des technologies avancées pour améliorer leur productivité. Cela permet non seulement de réduire les coûts de main-d’œuvre à long terme, mais aussi d’améliorer la qualité et la constance des produits, d’augmenter la sécurité des travailleurs en éliminant les tâches dangereuses, et de libérer les employés pour des tâches plus complexes et créatives.

Les avantages de l’automatisation

  1. Réduction des coûts: L’automatisation diminue les coûts de production en réduisant la dépendance à la main-d’œuvre et en minimisant les coûts liés à l’embauche, la formation et le roulement du personnel.
  2. Amélioration de la productivité: Les systèmes automatisés peuvent fonctionner en continu, augmentant ainsi la production et réduisant les délais de livraison.
  3. Qualité et sécurité: L’automatisation réduit les erreurs humaines, garantissant une qualité supérieure et une meilleure sécurité sur le lieu de travail.
  4. Innovation et compétitivité: En libérant des ressources humaines pour la recherche et le développement, les entreprises peuvent innover et rester compétitives face aux marchés internationaux, y compris ceux de la Chine.

À retenir…

Le Québec se trouve à un carrefour décisif. Alors que la dépendance aux travailleurs étrangers temporaires a offert une solution rapide aux besoins de main-d’œuvre, les nombreux inconvénients associés à cette pratique nécessitent une réévaluation stratégique. L’automatisation se présente comme une alternative durable et bénéfique à long terme, capable de répondre aux défis économiques et sociaux actuels.

En misant sur l’automatisation, le Québec peut non seulement améliorer sa productivité et sa compétitivité, mais aussi créer un environnement de travail plus sûr et plus équitable pour tous. Il est temps pour les entreprises québécoises de prendre le virage technologique et d’investir dans des solutions qui assurent un avenir prospère et durable.

Références

  1. Colpron, S. (2024). La Presse.
  2. Halin, F. (2024). Le Journal de Québec.
  3. McEvoy, J. (2024). Le Journal de Québec.
  4. Champagne Jourdain, K. (2024). Déclarations de la ministre de l’Emploi.
  5. Blackburn, K. (2024). Conseil du patronat du Québec.