Récemment paru dans le journal La Presse, un article mettait au grand jour les révélations d’employés d’Ubisoft sur les réseaux sociaux concernant les allégations de harcèlement sexuel, psychologique et d’abus de pouvoir au sein de l’organisation. Qu’on se le dise une fois pour toutes, ce n’est pas la première fois que les ressources humaines sont reléguées au deuxième plan en matière de protection des employés.
Par Richard DesRochers
Souvent par manque de pouvoir, les ressources n’ont pas le mordant qu’il faut pour veiller au grain. Pire encore, on protège encore les directeurs ou directrices prima donna qui brouillent l’organisation par leurs caprices démesurés. Cependant, vouloir à tout prix protéger les « petits boss des bécosses » coûte très cher à l’organisation. Voici quelques éléments qui font réfléchir.
La marque employeur d’Ubisoft à l’eau
Bizarrement parlant, j’ai écrit récemment un article sur la marque employeur d’Ubisoft. J’y avais mentionné le travail exceptionnel de l’équipe de marketing qui a créé la marque employeur d’Ubisoft. Force est de constater que tout cela est tombé à l’eau aujourd’hui à cause de quelques récalcitrants à la haute direction. Bref, des milliers de dollars jetés par les fenêtres et tout le travail de rattrapage que l’organisation devra faire afin de redorer son image.
Pire encore, on ne parle pas nécessairement que d’argent à court terme, mais aussi à long terme. Sachant ce qu’on sait maintenant, les meilleurs talents, si ce n’est pas déjà fait, vont dorénavant choisir la marque compétitrice pour offrir leurs services. Par conséquent, les projets prendront plus de temps à se réaliser chez Ubisoft et seront à long terme de moins bonne qualité que les marques compétitrices.
Un réel pouvoir aux RH
Il faut réellement s’ajuster en toute urgence et dans toutes les organisations. Bien que la situation se soit améliorée au Québec, on parle souvent de pas minimes dans les entreprises. Encore aujourd’hui, il n’est pas rare de voir les compagnies s’offrir des services de ressources humaines à bas prix et à la moindre occasion couper dans le département RH. Aussi, il faut comprendre que changer les mentalités prend énormément d’efforts et de temps. Or, si vous misez sur le court terme, vous faites encore fausse route. Pour changer, il faut réellement faire les choses différemment.
Faire les choses différemment
La plupart des organisations ont tendance à minimiser les situations en matière d’abus de pouvoir ou de harcèlement sexuel et psychologique. Voici ce que vous pouvez changer afin d’améliorer l’ambiance de travail :
- Ne minimisez pas les incidents
- Envoyez systématiquement (sans exception) en vacances forcées la ou les personnes visées par les plaintes
- Faites la lumière sur l’événement déclencheur et rencontrer tous les employés du département visé
- Rencontrez la ou les personnes visées à l’extérieur du bureau et les informer de la situation
- Apportez les correctifs selon les situations, les lois en vigueur et les politiques internes de votre compagnie
Oui, c’est aussi simple que cela. Sachez que les fausses plaintes sont très rares et rarement non fondées. Si c’est le cas, l’employé sera placé sous haute surveillance, voire renvoyé. Par ailleurs, sachez qu’il faut beaucoup de courage. afin de dénoncer des situations personnelles au travail.
Le pouvoir de suspendre tous les employés même la direction
Enfin, la directrice ou le directeur des ressources humaines devrait entre autres avoir le pouvoir de suspendre pour quelques jours (sans exception) tous les employés de l’organisation y compris les têtes dirigeantes visées par des plaintes. Ayez une clause dans votre livre des employés afin de les informer de vos politiques et des actions possibles pour que cela soit bien clair dans la tête de tout le monde. Dorénavant, il n’y aura plus d’exception!